agriculture régénératrice

Dossier “L’Entreprise Régénérative” 3/3 : Investir dans l’agriculture régénératrice pour construire des entreprises régénératrices

Investir dans l’agriculture régénératrice, ce n’est pas simplement accompagner les agriculteurs dans leurs efforts de transition – effort crucial qui mérite reconnaissance et soutien – c’est aussi une démarche stratégique pour construire un modèle économique résilient et durable. Loin d’être une vision utopiste d’un avenir idéalisé, il s’agit d’un levier fondamental pour garantir la pérennité des entreprises face aux crises écologiques et économiques actuelles.

Un impératif pour la durabilité économique et environnementale

Les entreprises doivent aujourd’hui faire face à une réalité implacable : la dégradation des écosystèmes menace directement leur activité. 

La Banque Centrale Européenne (BCE) alerte sur le fait que 75% des entreprises de la zone euro dépendent des services écosystémiques et s’exposent à des risques physiques et financiers majeurs si ces écosystèmes ne sont pas restaurés.

On sait par ailleurs que 70 % des sols de l’Union Européenne ne sont pas sains, un chiffre qui illustre l’urgence d’agir. L’érosion, la pollution et l’artificialisation des terres affectent les écosystèmes, la productivité agricole et mettent en péril la stabilité des chaînes d’approvisionnement.

Ainsi, les entreprises qui investissent dans l’agriculture régénératrice ne se contentent pas de soutenir les agriculteurs ; elles s’assurent également un futur où les ressources naturelles sont renouvelées, assurant la pérennité de l’activité économique et la création de valeur durable.

Les entreprises doivent investir dans la régénération des écosystèmes… pour leur propre survie

Les entreprises sont directement dépendantes des écosystèmes et cette dépendance s’accompagne de risques financiers considérables. 

La Banque de France souligne ainsi que 42 % de la valeur des actions et obligations détenues par les institutions financières françaises repose sur des entreprises fortement dépendantes d’au moins un service écosystémique, comme la qualité des sols ou la disponibilité de l’eau.

Face à ces enjeux, investir dans l’agriculture régénératrice permet aux entreprises de :

  • Atteindre leurs objectifs climatiques en contribuant à la régénération des écosystèmes et en compensant leur empreinte carbone de manière concrète et durable.
  • Sécuriser leurs approvisionnements à terme, en reconstruisant un accès pérenne aux ressources naturelles.
  • Préserver et améliorer leur profitabilité à long terme, en réduisant leur exposition aux risques liés à la dégradation des ressources naturelles.
  • S’inscrire dans une transition agroécologique durable, en utilisant les crédits carbone comme des instruments de financement, soutenant ainsi les agriculteurs dans leur transition vers des pratiques plus vertueuses.

Les coûts du dérèglement climatique : une menace croissante

Le coût de l’inaction est vertigineux. En 2024, les pertes économiques causées par les catastrophes naturelles ont atteint 320 milliards de dollars, contre 268 milliards en 2023. Le réassureur Munich Re estime que ces chiffres atteignent désormais des niveaux inédits depuis 1980.

Ces pertes économiques reflètent une tendance inquiétante : plus nous tardons à agir, plus les coûts liés aux impacts climatiques augmentent. 

Car comme comme le souligne Le Monde ce que nous appelons “catastrophes naturelles” sont de moins en moins naturelles : elles sont directement liées aux activités humaines ».

Investir aujourd’hui pour éviter les coûts de demain

Investir dès aujourd’hui dans la régénération des sols est une décision stratégique, visant à éviter ces pertes et à construire une résilience durable face aux crises environnementales.

Les crédits carbone issus de l’agriculture régénératrice sont donc bien plus qu’un outil de contribution : ils sont un levier stratégique pour préserver et améliorer la profitabilité de l’entreprise tout en répondant aux exigences croissantes des investisseurs et des régulateurs.

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