azote naturel

Commandement #6 de l’agriculture régénératrice : Zéro azote de synthèse dans les prairies – Favoriser la fertilité naturelle

Dire adieu à l’azote de synthèse dans les prairies : et si on laissait le sol faire son travail ?

Dans l’agriculture régénératrice, les prairies deviennent des alliées précieuses dans la reconquête de la fertilité. Et pour cause : bien gérées, elles permettent une fertilisation naturelle, autonome, grâce à un mécanisme biologique aussi simple que puissant.

Trèfles, luzerne et nodosités : quand les plantes fixent l’azote

Au cœur de ce processus : les légumineuses. Trèfle, luzerne, vesce, lotier… toutes ont la capacité unique de capter l’azote directement dans l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie du sol, Rhizobium.

Concrètement, ces bactéries colonisent les racines des légumineuses et y forment de petites excroissances : les fameuses nodosités. C’est là, dans ces micro-laboratoires vivants, que s’opère la magie : l’azote atmosphérique (N₂) est transformé en azote assimilable pour la plante, et surtout, pour l’écosystème du sol.

Un trèfle en bonne santé peut ainsi fixer jusqu’à 18 % de l’azote présent dans l’atmosphère, apportant l’équivalent de dizaines d’unités d’azote par hectare. Naturellement. Sans pollution. Sans émissions.

L’azote de synthèse : un intrant au lourd passif

À l’inverse, l’azote minéral de synthèse est un produit industriel énergivore et polluant. Sa fabrication repose sur le procédé Haber-Bosch, alimenté en gaz naturel, et génère en moyenne 6 kg d’équivalent CO₂ par kg d’azote. À cela s’ajoutent les émissions de protoxyde d’azote (N₂O), gaz à effet de serre 300 fois plus puissant que le CO₂, issues de son épandage.

En plus d’être un facteur majeur du changement climatique, l’azote de synthèse altère profondément les équilibres biologiques du sol : acidification, déséquilibres microbiens, inhibition des mycorhizes… un cercle vicieux qui éloigne toujours plus la fertilité naturelle.

Une fertilité plus autonome, une agriculture plus sobre

Remplacer l’azote de synthèse par des légumineuses dans les prairies, c’est un choix agronomique, qui :

  • restaure les cycles biologiques du sol
  • stimule la vie microbienne (notamment les champignons mycorhiziens)
  • améliore la structure et la rétention d’eau
  • réduit les besoins en intrants chimiques
  • renforce l’autonomie et la résilience économique des fermes

     

C’est également un levier concret pour réduire les émissions agricoles à grande échelle, sans sacrifier la productivité.

L’abandon de l’azote de synthèse dans les prairies n’est pas un détail technique. C’est un changement de paradigme. C’est faire confiance à la nature pour assurer la fertilité. C’est redonner au sol son rôle de moteur de la productivité agricole.

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