Quel lien entre le carbone et le sol ?
Les plantes absorbent le CO2 de l’atmosphère grâce à la photosynthèse, avant de le transférer dans les racines sous forme de sucre pour nourrir la biologie du sol. Les feuilles qui tombent au sol se décomposent aussi sous forme de matière organique. L’humus ainsi généré contribue à la qualité du sol et à sa fertilité. Ce processus, qui permet au système racinaire de se développer en profondeur, constitue ce qu’on appelle le cycle du carbone.
Le carbone est plus ou moins durablement stocké selon divers paramètres du sol, c’est-à-dire selon sa teneur en argile, en racines et en organismes vivants. Par ailleurs, la permanence du carbone dans le sol dépend aussi de facteurs externes (pratiques culturales, climat et événements naturels). On parle de séquestration lorsque l’humification est supérieure à la minéralisation, c’est à dire que lorsque les flux de CO2 entrant dans le sol sont supérieurs aux flux de CO2 émis dans l’air, de sorte que le dioxyde de carbone atmosphérique se trouve retenu durablement dans le sol, constituant ainsi un « puits de carbone ».
Pourquoi mettre l’accent sur les sols agricoles ?
Quelles pratiques agricoles pour améliorer la capacité de stockage d’un sol ?
Les techniques qui favorisent la séquestration par les sols s’inspirent des savoir-faire agro-écologiques dans leur ensemble. Ce sont des méthodes en co-construction continue, qui grâce à l’agronomie, les démarches de progrès permettent de régénérer les sols.
Changer de pratiques pour adopter l’agriculture régénératrice consiste à diminuer le travail de sol, maintenir les sols couverts avec la plus grande diversité végétale possible et diminuer les intrants chimiques de synthèse ayant un impact délétère sur la biodiversité. L’ensemble de ces pratiques visent à produire un maximum de biomasse sur les parcelles et, pour régénérer la biodiversité, la présence d’infrastructures agroécologiques qui maillent le territoire est importante (haies, bosquets, forêts, arbres isolés, bandes fleuries).
ReGeneration, start-up à impact écologique, accompagne et soutient financièrement les agriculteurs qui souhaitent adopter ces pratiques. Parmi les experts qui cheminent avec nous, Félix Noblia, le « paysan-chercheur » pionnier de l’agriculture de conservation bio, obtient sur sa ferme des résultats écosystémiques édifiants. Il privilégie notamment l’agroforesterie qui consiste,à replanter des haies et des arbres Ces infrastructures permettent d’augmenter les performance des cultures ou en association avec le pâturage tournant dynamique d’en augmenter l’efficience. Ainsi, Félix observe depuis 2011 une forte augmentation de son stock de carbone, de ses rendements et de la qualité de ses produits.
Quels objectifs l’Europe s’est-elle fixée ?
Quels moyens pour ces ambitions ?
- certifier les quantités de carbone séquestrées,
- récolter les financements publics ou privés sur la base de ce carbone,
- rémunérer l’exploitation.
ReGeneration soutient les agriculteurs en amont de leur démarche de séquestration carbone
Consciente de cet écueil, ReGeneration accompagne et finance les agriculteurs dès le début de leur transition agro-écologique et pendant 10 ans, en leur apportant un accompagnement agronomique pendant les 5 premières années (ces premières années sont les plus critiques) et un financement à hauteur de 100 euros par hectare et par an ces mêmes 5 premières années (et un revenu complémentaire variable les années suivantes).
Notre modèle repose sur deux piliers : un produit financier indexé sur la valeur future de la tonne du carbone et des certificats de régénération destinés aux entreprises. Ces certificats, qui reposent sur des méthodologies scientifiquement éprouvées et des mesures concrètes et transparentes des paramètres environnementaux, valorisent au mieux les nombreux co-bénéfices de l’agriculture régénératrice, notamment le stockage de carbone, l’amélioration de la biodiversité et du stockage de l’eau ou encore de la résilience et de la soutenabilité des exploitations agricoles.
[1] Initiative internationale « 4 pour 1000 »
[2] Il existe aussi des solutions artificielles controversées, coûteuses et contre-productives comme le captage et stockage du CO2 (CCS). En capturant le carbone à son point d’émission industrielle, en le transportant et en procédant à son enfouissement dans les grands fonds océaniques ou des roches perméables, ces projets génèrent parfois plus de CO2 qu’ils n’en capturent.
[3] Institut de recherche pour le développement : Carbofarm – Séquestration du carbone dans les sols agricoles dans un contexte hydrique limite
[4] Actualité du Parlement européen : Fit for 55: L’accord sur les puits de carbone rehausse encore l’objectif climatique de l’UE
|5] INRAE : Stocker du carbone dans les sols français. Quel potentiel au regard de l’objectif 4 pour 1000 et à quel coût ?
[6] Depuis le 4ème rapport du GIEC en 2007, on parle plus exactement d’équivalent carbone, puisque les GES contiennent 6 types de gaz naturel.